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Un homme à l’écoute de son temps

1881  Fernand Léger naît le 4 février 1881 à Argentan (Orne). Il est considéré comme l’une des personnalités marquantes de l’art moderne. A la fois peintre, dessinateur, illustrateur, décorateur, céramiste et aussi créateur de cartons de tapisserie et de vitraux, son œuvre riche et cohérente s’exprime tout au long de la première moitié du XXème siècle.

1907 Fernand Léger s’installe à la Ruche dans l’effervescence artistique de Montparnasse. Il est très marqué par la leçon de Cézanne et la même année, il découvre le cubisme de Braque et Picasso qui oriente définitivement son propre style. F. Léger se lie d’amitié avec Blaise Cendrars, Max Jacob, Guillaume Apollinaire, le peintre Robert Delaunay, Marc Chagall, Chaïm Soutine… Il crée une peinture basée sur les contrastes de formes et de couleurs où chaque élément pictural s’oppose à tous les autres, Léger aspire, comme il le dit à « un équilibre entre les lignes, les formes et couleurs ».

1913   Fernand Léger signe un premier contrat avec Daniel-Henry Kahnweiler.

1914  Il part pour la guerre en août, interrompant brutalement ses recherches. L’expérience qu’il vit sur le front le marque profondément et donne une force nouvelle à son œuvre. Il dessine son quotidien de soldat sur des supports de fortune.

1917    Il est réformé. Il signe un important contrat avec Léonce Rosenberg.

1918    Il illustre le livre de Blaise Cendrars La fin du monde filmée par l’Ange N.-D.

1919    Il épouse Jeanne Lohy.

1922   Il cherche à exprimer le monde moderne par des moyens plastiques variés. Il multiplie les collaborations : pour le film d’Abel Gance, La Roue, et réalise les décors de L’Inhumaine de Marcel L’Herbier. Avec Rolf de Maré, fondateur des Ballets suédois, il crée successivement les costumes et les décors de Skating Rink (1922) et de La Création du monde (1923). Ce ballet classique est présenté au Théâtre des Champs-Élysées avec Darius Milhaud pour la musique, Blaise Cendrars pour le livret, Fernand Léger pour les décors et Jean Börlin pour la chorégraphie.

1923    Son élève Nadia Khodossievitch, alors épouse du peintre polonais Stanislas Grabowski, devient professeur-assistante dans sa nouvelle Académie d’Art contemporain.

 

1924   Il réalise avec Dudley Murphy le « premier film sans scénario » Ballet mécanique, cette expérience va l’inciter à reprendre le principe du gros plan dans ses œuvres.

 

1936    Georges Bauquier devient son élève avant de devenir son assistant.

 

1940    Léger s’exile aux États-Unis. Cette période américaine est très riche, notamment, avec les Plongeurs et les Cyclistes où il dissocie couleurs et formes. Il installe son atelier à New York l’hiver et à Rouses Point l’été tout en enseignant au Mills College en Californie.

 

1945    Il est de retour en France. Léger adhère au Parti Communiste Français. Il retrouve son atelier rue Notre-Dame-des-Champs et ouvre une nouvelle école. Animé par l’idéal d’un art pour tous, il se consacre à des œuvres monumentales d’art sacré (l’église Notre-Dame de Toute Grâce du plateau d’Assy, l’église du Sacré-Cœur d’Audincourt…) ou des édifices publics (l’Université de Caracas, le Palais de l’ONU à New York…).

 

1949    Léger travaille avec l’atelier Brice (Biot) à la réalisation de sculptures polychromes en céramiques.

 

1950   Tériade publie son album Cirque en 1950. Ces années sont marquées par ses séries comme La Grande Parade et les Constructeurs.

 

1952    Veuf depuis deux ans, il épouse son ancienne élève Nadia.

 

1955    Fernand Léger s’éteint le 17 août à Gif-sur-Yvette (Essonne) et reste sans descendance directe.

Idéal de l’art pour tous

 

« Originaux multiples » ou vrais faux tableaux

Dans les années d’après-guerre, les peintres Jean Fautrier et sa compagne Jeanine Aeply mettent au point une technique de reproduction des œuvres d’art, les « originaux multiples » que soutient ardemment André Malraux. Le « procédé Aeply », complexe, combine pour la même reproduction plusieurs techniques artisanales (chalcographie, pochoir, taille-douce) et mécaniques (lithographie, photographie). Jeanine Aeply présente ses copies comme de « presque vrais tableaux », les artistes eux-mêmes, Georges Braque en tête, sont dans l’incapacité de distinguer la toile qu’ils ont peinte de la reproduction, tant la couleur comme la matière, le grain comme la touche, sont respectés.

Jean Fautrier reproduit les plus grands peintres : Auguste Renoir, Henri Matisse, Juan Gris, Camille Pissaro, Claude Monet ou encore André Derain. Fernand Léger, soucieux de démocratiser l’œuvre d’art et contribuer au rayonnement de la peinture moderne auprès des classes moyennes et des classes populaires, participe à cette entreprise, tout en prenant bien soin de signer au dos l’œuvre authentique ayant servi de modèle. (Voir donation de Jean-Paul Ledeur).

Au même moment, l’éditeur Guy Spitzer développe le principe de la reproduction d’œuvres d’art selon le « procédé Aeply ». Fernand Léger apparaît dans le catalogue avec « La racine grise », tirage prévu à 250 exemplaires, contresigné par l’artiste.

 

Ces « originaux multiples » tellement fidèles seront parfois revendus en France et à l’étranger comme les originaux qui les avaient inspirés…Finalement, ils connurent un échec et furent abandonnés au milieu des années cinquante.

 

Certains de ces « originaux multiples » apparaissent encore sur le marché de l’art et leur détection demeure problématique !

 

 

Multiples (les pochoirs à la gouache)

 

Les pochoirs permettent également la reproduction multiple d’œuvres sur papier et à ce titre représentent une source d’erreur sur la qualification d’œuvre originale unique. Seule, une analyse approfondie des couches permet l’authentification de l’œuvre.

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